À la recherche du vieux maître

Partie I : L'embuscade

Suite à la mission précédente impliquant un marchand de meubles et deux ou trois bandits dans une forêt, j’ai décidé de me rendre chez un ancien maître d’armes de la guilde de Sabertooth, habitant maintenant sur une maison non loin de la tour. Son objectif premier était vraiment de s’isoler, mais étant très apprécié par ses élèves, il a accepté de rester dans la région afin de pouvoir aider ceux qui auraient le courage de venir le chercher.
Quelques jours après avoir terminé ma mission d’escorte, je pars donc de bon matin et je prends le chemin qui mène vers les montagnes, au nord de la ville de Rester. En lisant la carte, j’en déduis qu’il me faut au moins quatre bonnes heures pour arriver à destination, en comptant une petite pause pour manger un coup. Ce n’est pas vraiment un problème. Par chance, lors des deux premières heures de marche, je ne croise personne. Personne pour gâcher le magnifique paysage que je découvre. Si je devais organiser une sortie randonnée avec des amis, ce serait sûrement ici… même si je n’ai pas d’amis. À part Chrome, et encore.

Il doit être à peu près une heure de l’après-midi, le soleil a déjà dépassé le zénith. Je décide donc de m’arrêter pour manger un bout. Mais alors que je déguste un délicieux sandwich jambon-beurre, j’entends des bruits de pas tout autour de moi. Je discerne clairement trois personnes : une plutôt légère, les deux autres devant être de taille moyenne. Je ne sais pas comment ils font, mais en tout cas ils ne sont pas discrets. Me préparant à un assaut, je pose délicatement mon sandwich et je prends mon bâton, mais sans dégainer. En me concentrant un peu plus sur la présence des trois personnes, je déduis qu’il y en a une derrière moi et les deux autres un peu en hauteur devant moi. La zone est assez plate, si je dois me battre, ça ne me mettra pas trop en danger, tant que je n’ai pas à me déplacer près du bord.
Je sens un mouvement, à deux heures ! Rapidement, je baisse ma tête et esquive de peu une flèche à mon attention. D’accord, les ennemis sont des ennemis. En avançant de quelques pas, je découvre l’un des trois gugusses planqué derrière un rocher. Je sors alors ma lame, donnant dans le même temps un coup horizontal, que le malandrin bloque avec sa propre épée. La guerre est déclarée. Il riposte immédiatement, sans même me laisser le temps de me protéger, me laissant une belle entaille au bras. Bon, ça va chauffer. Je me pose en garde puis j’invoque un miroir sur mon fourreau.
« Miroir de Pique » articulai-je rapidement, me créant ainsi une protection de départ. Une chance que je l’ai fait, car l’instant d’après, je reçois une autre flèche, provenant de ma gauche. Je lève alors les yeux et je vois l’archer, posté un peu plus en hauteur, à environ six mètres de moi. J’entends au même moment un cri de surprise sur ma droite. L’instant d’après, je comprends que l’épéiste qui venait de m’attaquer avait reçu dans l’épaule la flèche que mon fourreau avait dévié. Je me mors la lèvre instantanément, c’est vraiment pas le moment de rire ! D’autant que le troisième bandit nous rejoint. Je dois me focaliser sur le combat. Déjà, mon premier opposant tente à nouveau de m’asséner un coup, mais avec la flèche qu’il a dans l’épaule, il ne tranche que de l’air. Plutôt que de le frapper, je profite de cet instant pour envoyer voler son épée d’un bon coup de fourreau pare-lames-flèches-et-tout-autre-instrument-visé-à-faire-mal. Un de désarmé, il ne tentera plus de me faire du mal. L’archer en revanche, s’est rattrapé. Tandis que je désarmais son copain, lui a encoché une nouvelle flèche et a tiré en plein dans le creux de mon genoux. Pris sur le coup, je perds l’équilibre, mais avant de toucher le sol… « Miroir de Carreau » ! Cette idée de dernière minute fonctionne plutôt bien : en tombant au travers du miroir-portail, j’atterris en plein sur le dos de l’archer. Un petit coup de fourreau, et le voici qui à son tour chute de son piédestal. Je ne le vois pas toucher le sol, mais je suppose qu’une chute comme ça n’a pas dû être agréable. Avant qu’un ennemi n’ait pu en profiter, je fais disparaître les deux miroirs. Une bonne chose de faite. Pendant que ses deux compères escaladent mon piton rocheux, je retire la flèche de ma jambe. Le sang coule, mais je ne devrais pas avoir trop de mal à arrêter l’hémorragie. Par contre, avec les deux gugusses qui tentent de me faire la peau, ça ne va pas être évident. En prenant le fourreau de ma main gauche, main directrice entre autres, je donne un gigantesque coup horizontal en direction des deux bonshommes. Si je ne me trompe pas… Oui, ça marche !

Les Miroirs de Pique peuvent renvoyer la matière. L’air compte pour, donc. Les voleurs se prennent de plein fouet l’onde d’air qui, les prenant au ventre, les envoie valdinguer et retomber lourdement au sol. J’entends un cri de douleur : la chute n’a certainement pas dû être agréable. Profitant de l’effet de surprise, je me relève, avec prudence à cause de mon genou et me remets en position de combat. L’instant d’après, une flèche se plante exactement à l’endroit où je m’étais allongé. Un peu plus et je perdais mon cœur ! Sans perdre de temps, je dévale la pente en claudiquant et je me dirige vers les deux bandits que je venais d’envoyer promener. Assommés.

Il ne reste plus que le dernier, l’archer…

À suivre…