"Il était une fois... C'est ainsi que toutes les jolies histoires commencent.
Certains en font des comptes, d'autres des films, mais je pense que personne s'est vraiment penché sur cette phrase totalement débile. Mais à quoi bon vu que pas mal d'histoires commencent par une critique de cette phrase si sordide et qu'en la mentionnant au début cette histoire j'en fais de même.
Je m'appelle Lucy Mikk, je suis une femme aux origines étranges mais vivant en Fiore, et même si ce n'est pas courant pour une dame de révéler son âge, je suis suis âgée de 32 ans et je suis née dans la banlieue d'une ville à l'est du pays.
Si je devais dire aux inspecteurs qui me poursuivent tout ce que j'ai fais d'horrible et le peu de choses que je regrette, je suis sûre que le reste de la journée ne me serait pas trop favorable, vous comprenez ? Cependant comme je l'ai dis précédemment, je ne regrette absolument rien ! Pourquoi je me sens obligée d'écrire ça sans avoir de certitude que quelqu'un le lira un jour ? Eh bien vous êtes en train de lire ce message, et que vous croyez ou non à mon histoire, si vous lisez ceci c'est que j'ai voulu que vous le trouviez et c'est ce pourquoi j'écris actuellement..."


« Tiky ? Tiky ! Qu'est-ce que tu fous ? On est en retard pour aller au taf tu liras tes lettres plus tard ! »

C'était ma sœur qui m'avait sortie de ma lecture, assez subitement je dois dire mais elle avait raison, on était en retard pour le travail et c'était pas la première fois ! Mais cette lettre était étrange, plus que les lettres étranges que l'on reçoit habituellement je veux dire. Il y avait trois points plus particulièrement qui m'étonnaient au plus haut degré.
Tout d'abord le trajet de la lettre, elle était passée par tous les pays disposant d'un système de courrier avant de revenir ici et était couverte de tampons de timbres et d'écritures en tout genre. En suite il y avait à l'intérieur de l'enveloppe quelque chose que je n'avais pas encore eu le temps d'analyser minutieusement mais à première vue il s’agissait d'une vielle paire de lunettes. Pour finir, l'écriture... l'écriture me semblait étrangement familière.
Ah pardon ! J'ai l'habitude de penser autant, je serais une sorte de génie sortie d'un chapeau magique selon l'escouade de psy et d'experts devant lesquels je suis passée, même si j'ai quelques défaillances au niveau de mon comportement, j'ai une double personnalité et je reste un mystère pour le domaine médical... je suis même en train de parler à quelqu'un dans ma tête alors que je suis seule à l'intérieur... ou presque !
Enfin bref, après que ma sœur m'ait ''susurré délicatement'' ses avertissements concernant mon retard flagrant et sachant que j'étais encore en peignoir sortant à peine de la douche, j'ai jeté ma lettre sur la table avant de courir dans la salle de bain en tachant de bien le rassurer !

« -J'en ai que pour une minute, j'arrive tout de suite !! » J’espérais vraiment que ça marcherais !

« -Oh arrête avec ça je sais très bien ce que ça veut dire quand une femme te dis ça tout juste sortie de la douche ! » elle est intelligente ma sœur ! Plus que moi encore j'en suis sûre ! Mais pas d'après les psy... Elle sait très bien comment je fonctionne, à mon grand regret !

« -Bon, disons plutôt deux minutes alors ! » J'avais pas réussi à la rassurer, au contraire ! Au moins elle me répondit simplement.

« -Bouge ton cul ! » Simple et efficace... enfin... presque efficace !

Puis la journée passa sans trop de rebondissement, en même temps je bosse comme caissière dans une grande surface pour payer mes frais de vie en général, et y a légèrement plus passionnant comme job ! Ma sœur elle, était animatrice au même endroit, en réalité je sais pas vraiment ce qu'elle faisait mais bon, ça peut pas être pire que de rester assise cinq heure d'affilé avec l'étiquette de ma tenue de caissière qui me gratte la nuque ! Moi je discute de temps en temps avec des petits vieux, des vicieux aux regards lubrique, des femmes enceintes, des enfants et toutes ces choses si énervantes que je quitterais bien mon travail sur le champ si j'étais seule dans l'histoire. Mais il y avait ma soeur aussi ! Et il n'y avait plus que nous, notre père ayant disparut et notre mère récemment décédée on pouvait pas faire autrement que se serrer les coudes ! Quoi ? Vous trouvez ça choquant que j'arrive à en parler si facilement ? Ma vie n'a pas souvent été simple, mais ne pensez pas que ça nous rends plus fort, car ce n'est pas le cas ! Ça nous rend juste plus étrange et renfermé.
Alors je fais des efforts pour parler normalement de toutes ces choses qui me sont arrivées, mais même si j'ai l'air si sereine mes blessures ne disparaîtront jamais, c'est la différence avec les blessures physiques ! Et tout ça pour paraître normale alors que je sais pertinemment que je ne le suis pas.

Ma sœur avait fini plus tôt ce soir la, et je dû rentrer à la maison seule. Elle serait venue si je lui avait demandé, mais je voulais pas la déranger, j'avais l'habitude, une mage s’entrainant tous les jours, j'avais pas vraiment peur mais on est jamais trop prévenante quand on est une fille de 19 ans seule en pleine nuit.
Sur le chemin, avec la musique à fond, je repensais à beaucoup de choses, inutiles pour la plupart, je suis même pas sûre de savoir si tout cela avait un sens. Mais pourquoi je peux pas être normale, avoir des préoccupations simples, faire des études, les garçons, les fêtes, amies... Bon ok, sur ce dernier point je suis pas vraiment honnête, j'ai une très bonne amie que j'ai connu à la fac avant le décès de ma mère et qui a toujours été là depuis, elle s'appelle Karen, elle a pile mon âge et a vécue des choses similaires au miennes... si je devais vraiment donner le titre ''amie'' à quelqu'un ce serais bien à elle ! Le problème c'est que c'est pas une mage, et comme j'ai arrêter mes études parce que ça ne me servait plus à faire plaisir à maman, on s'est perdu de vue.
La distance entre le magasin et notre appartement n'était pas énorme, le temps d'une chanson dans le casque et j'étais déjà arrivée. Les yeux fixés dans mon sac à main pour chercher les clés de la porte magique de mon immeuble, et pour une fois je les ai trouvés assez vite ! En remontant le nez j'ai sursauté en voyant un chat sortir d'un buisson en courant, je me suis trouvé ridicule à ce moment la mais j'étais pas rassuré d'être encore dehors à cette heure-ci.
Au final mes doutes étaient fondés, parce que quelques secondes après, alors que je n'avais fais qu'un pas de plus, deux hommes s'approchèrent de moi, l'un à gauche, l'autre à droite.

« Eh ma jolie, t'es toute seule à cette heure ? Tu veux pas nous tenir compagnie ? » Je sais, c'est vraiment ridicule comme phrase, celle qu'une femme entend forcément une fois dans sa vie et qui est d'un cliché !



« Bah en fait je rentre chez moi et j'ai pas vraiment envie de rester avec des cons comme vous surtout vu votre gueule, bonne soirée ! » Oui, je sais ! Je suis pas forcément dans la bonne situation pour sortir ça comme ça hein ?

« On connaît les filles comme toi, vous vous habillez de façon provocante pour attirer les méchants mecs comme nous ! On sait que tu nous veux poupée ! » Ils avaient vraiment touchés le fond ! Penser que je serais attirée par eux de la manière dont ils me parlent, ces gros ploucs qui savent même pas qu'ils insultent une mage...

L'un d'eux commença alors à s'approcher de moi, il avait un regard vitreux, un bonnet dégueulasse gris sale plein de tâches de je-ne-sais-quoi, un débardeur blanc couvert de graisse et un jean usé, tandis que l'autre... était en fait exactement pareil mais avec 30 Kg en plus à vue de nez. J'avais déjà saisie que j'allais devoir me défendre et je glissa ma main délicatement dans mon sac pour créer ma ''magie anti-cons'', mais avant que je ne réussisse faire quoi que ce soit le gros, que je ne regardais plus, s'était glissé à côté de moi avec une main en l'air, c'était un putain de mage ! Et il avait réussi à me paralyser avant que je puisse faire quoi que ce soit.

J'étais dans une situation gênante, j'en conviens.

Et c'est à ce moment la, que la porte de mon immeuble claqua contre le mur dans un fracas raisonnant dans tout le quartier, les deux hommes ont regardés par réflexe tout comme moi. C'était ma sœur Jessy, elle était plantée devant la porte avec un regard furieux, j'étais surprise de la voir dans cet état, je ne l'avais jamais vu comme ça avant. Jessy est gentil, incomprise mais patiente, elle aide ceux qu'elle peux même s'ils ne le méritent pas, ça lui a valu quelques peines de cœur d’ailleurs... pauvre petite sœur trop gentille, ce n'était peut-être qu'une illusion qu'elle donnait.

« Personne ne s'approche de ma sœur ! Éloignez vous ! » Dit-elle.

J'avais presque oublié que la fenêtre de sa chambre donnait directement sur la rue dans laquelle je me trouvais et qu'elle avait sans doute dû entendre ma conversation avec ces types louches, j'avais peur qu'elle ne fasse une bêtise, et cette peur augmenta quand l'un des deux type sorti un couteau apparemment magique. Jessy ne semblait pas s'en préoccuper et se jeta sur le plus proche. J'ai fermé les yeux quelques secondes par réflexe, les mots ne pouvaient sortir de ma bouche, pas un cri, rien.
Je rouvris les yeux quand je sentis une main prendre la mienne, c'était celle de Jessy qui me tirais jusqu'à la porte d'entrée de l'immeuble, les deux hommes étaient à terre et l'un d'eux saignait beaucoup.

« Mais il s'est passé quoi la ? Tu les as tabasser ? » à cet instant je ne comprenais pas grand chose à tout ce qu'il venait de m'arriver.

« Ça semble évident tu trouve pas ? Mais il y a plus important ! » Je fus doublement surprise par sa réponse, je venais de me faire agresser ou presque et elle venait de corriger deux mages armés en quelques secondes.

« Qu'est-ce qu'il y a de si important pour que tu sois si pressé ? Tu veux pas m'expliquer deux secondes ? » étonnamment j'étais assez énervée de ne pas comprendre absolument tout.



« Je sais pas trop... j'ai juste réagis sans trop réfléchir, ça aide les films violents finalement... écoute, la lettre que tu as reçues tout à l'heure... je crois que c'est une lettre de maman ! » Elle m'a dit ça tout en continuant à marcher dans les escaliers de l'immeuble où nous nous trouvions, les films violents ? Elle se foutait de moi clairement, mais la fin de sa phrase m'a explosée la tête comme une balle de 45 tirée à bout portant. Vous avez pu voir tout ce qui me trottait dans la tête pendant une journée plus ou moins normale... imaginez ce à quoi je pensais après avoir entendu ça... ma mère ?
Je n'étais qu'une jeune mage qui s'entrainait un peu et qui se croyait forte, mais cette expérience m'a apprise que je n'étais rien, et plus important encore, elle m'a donné la conviction et le but ultime : Celui de retrouver celui qui avait tué ma mère...


à suivre...